En imaginant Kingdom Hearts, Tetsuya Nomura a bouleversé les fondements du RPG. Quel idée loufoque que de réunir l'univers féérique de Disney, et celui de Final Fantasy pour en faire un action-RPG. Cette audace en vaut-elle pour autant la chandelle ? C'est ce que nous allons tenter d'élucider ! SquareSoft au sommet de son art vidéo-ludique ? Peut-être bien...

|I have a dream

Depuis peu, le jeune Sora fait des rêves étranges. Mais sont-ils pour autant réels ? Assoupi sur la plage, le jeune garçonest à nouveau bercé par d'étranges rêves. Comme tous les autres soirs, il se retrouve ainsi dans cette salle obscure au parterre de vitrail. Seul et complètement démuni, il est amené une fois de plus à devoir affronter ses peurs. Accompagné de ses deux meilleures amies Rikku et Kairi, Sora habite sur l'île du destin. Un coin de paradis idéal où n'importe quel enfant rêverait d'y faire sa vie. Malgré tout, nos jeunes protagonistes sont rêveurs. Si bien, qu'il décident de partir à la découverte d'autres mondes. C'est dans cette optique qu'ils entreprennent de construire un radeau afin de partir à la découverte de nouvelles terres. Toutefois, les choses vont se voir quelque peu précipitées, lorsque la veille du départ, l'île se fait attaquer par des monstres issues des ténèbres : les Sans-coeurs.

|Serrurier, un métier facile ?  

Développé par l’un des artistes les plus reconnus de chez Square-Enix, le talentueux Tetsuya Nomura ("Final Fantasy VII", "Parasite Eve" ou encore le méconnu "The World Ends With You"), Kingdom Hearts paraît dans nos  sombres contrées le 20 novembre 2002, en exclusivité sur la PlayStation 2 de Sony. Le titre mise sur la confrontation de deux univers totalement improbables que sont Disney et Final Fantasy.

Cette fusion inattendu nous confère l’un des meilleurs A-RPG de sa génération, même s’il ne fait pas de suite l’unanimité au sein des joueurs les plus aguerris. En effet, la présence de personnages de Disney dérange les joueurs plus classiques. Mais d‘autre part, ils séduisent les plus jeunes, et apportent la nostalgie aux plus anciens.L’intrigue principale tourne autour d’un jeune garçon appelé Sora. Ce dernier s'avère être contre toute attente "L’élu de la Keyblade". Désormais titulaire de cette fameuse clé, il dispose d'un  pouvoir unique, celui de libérer les cœurs prisonniers des créatures appelées "Sans-coeur".

Dès lors Sora doit parcourir les différents univers issus des plus grands classiques Disney. C'est en compagnie de ses nouveaux amis Donald et Dingo qu'il devra prester sa quête. Ces derniers partagent le même idéal que le jeune héros, à savoir éliminer les Sans-cœur, et sceller les passages qui leurs permettent de voyager entre les divers mondes. Cependant un autre objectif motive le jeune garçon plus que jamais : celui de retrouver ses deux amies présumées disparues lors de l’attaque des Sans-coeur sur l’Île Du Destin.

L'histoire se complique davantage lorsque que nos amis sont au courant des agissements de la vilaine sorcière Maléfique. Aidée par ses complices tels que le Oogie Boogie, Hadès, le Capitaine Crochet ou encore Jafar, elle arpente les différents mondes pour kidnapper de jeunes princesses dans l'idée d'assouvir de noirs désirs. Mais dans quel but ? Sora tâchera de mener sa propre enquête tout en donnant priorité à ses motivations personnelles. Il pourra bien entendu compter sur ses amis de routine, comme l’ingénieur Cid ou encore Squall issus respectivement des univers de Final Fantasy VII et VIII. Le scénario n’a donc en soi rien de bien folichon, mais il a de quoi nous tenir en haleine !

|Portrait, gameplay et voyage spatial

Du coté des protagonistes, il faut avouer qu’ils sont peu charismatiques car vraiment stéréotypés. D’une part Sora, le héros au grand cœur défiant toute injustice. D’une autre part, les deux clowns de service à l’humour puéril (Donald et Dingo).

Malgré tout, on s’attache rapidement aux personnages, et l’on se prend d’affection pour eux. La mappemonde est assez originale, puisque l’on se déplace de monde en monde à bord d’une sorte de vaisseau spatial. Une fois la destination sélectionnée sur la carte, le joueur se retrouve comme plongé dans un shoot them’up, et doit parvenir à destination sans dommage. Néanmoins, au cours de sa traversée, il devra abattre les différents assaillants qui lui feront barrage. Le vaisseau en question est assez grossier, puisqu’il est composé de gros cubes et fait davantage penser à un jouet. Notez que ce dernier est entièrement personnalisable ! Le pilotage s’avère également exécrable,  sans être pour autant catastrophique.

Le paddle de la PlayStation 2 est une fois de plus exploité à bon escient. Il permet la réalisation de parfaits combos au cours des combats, même si la plupart du temps il faut se contenter de marteler la touche "X". Nous blâmerons en revanche la caméra qui est des plus mauvaises car elle se place souvent au mauvais endroit, au mauvais moment.

Lors des combats, c’est un véritable désastre. Surtout face aux monstres de taille démesurée. Ou encore, lorsque l’on se retrouve confronté à un nombre trop élevé d’ennemis à combattre. Le joystick droit répondant aux abonnés absents, ce sont les touches R2 et L2 qui simulent la caméra. La touche Select quant à elle, permet d’avoir une vue d'ensemble sur le terrain. Enfin, Start nous donne accès au menu principal, à partir duquel on peut gérer les Objets, l’état des personnages, ainsi que les configurations du jeu entre autre.

|Mécanique et discographie

Le développement des compétences se fait grâce aux points PC récoltés durant les combats. Ils permettent de débloquer des capacités spéciales, ainsi que d’autres combos exécutables en combat (une fois ceux-ci répartis dans le menu relatif aux compétences). Certaines capacités sont aussi utilisables hors-combat. L’option Tactique permet quant à elle de définir la fréquence des attaques effectuées par Donald et Dingo. Ainsi que de paramétrer les raccourcis des magies pour Sora comme les attaques de groupe.

À l’instar d’un Final Fantasy, Sora peut également faire appel à des invocations. Celles-ci étant représentées par des personnages de Disney tels que Bambi ou le Génie. D’une façon générale, il suffit de quelques heures de jeu pour que la gestion des menus soit accessible et compréhensible. Idem pour les phases de combats.

Enfin, nous en arrivons au point crucial du jeu, l’incontournable bande-son ! Cette fois, ce n’est pas le mythique Nobuo Uematsu comme on aurait pu l‘imaginer, mais bien la tout aussi talentueuse Yoko Shimomura ("Breath Of Fire", "Legend Of Mana", ou encore le prochain "Final Fantasy Versus XIII") qui est chargée de la composition de l'OST.

Considérée comme l’une de ses meilleures œuvres à ce jour, c’est avec plaisir que nous retiendrons certains morceaux tel que Dearly Beloved, Always On My Mind, Sherzo di notte ou encore Dive Into The Heart pour ne citer qu’eux. Sans ommetre le somptueux thème principal interprété par Utada Hikaru, Simple And Clean. On retrouve aussi bien évidemment, les thèmes propres aux univers Disney qui viendront ponctués nos visites dans les divers mondes. 

|Et pour terminer cette review... 

Réputé pour la production de jeux aux graphismes excellents, SquareSoft s’est une fois de plus surpasser avec Kingdom Hearts, et ce, malgré la difficulté de programmation de la PlayStation 2. On remarquera toutefois un peu d’aliasing au niveau du character design des personnages. Autrement, les décors sont très variés et dotés d’une excellente réalisation. 

Bien qu’elles soit discrètes, les rares cinématiques du jeu sont pourvues d’une qualité impressionnante et valorisent davantage la puissance de la machine. En bref, un excellent travail de la part des développeurs, car même après 8 ans, le jeu reste propre et agréable à regarder !

En conclusion, Kingdom Hearts est à considérer comme étant l’un des meilleurs A-RPG des années 2000. Son contenu riche, et l’alliance totalement improbable entre Disney et SquareSoft est une réussite donnant carrément naissance à un genre nouveau. Une bande-son parfaite, un scénario accrocheur ainsi qu'un univers riche et varié ,en font un titre incontournable pour tout possesseur de Playstation 2.